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À la découverte du désert tunisien

Pour mon anniversaire en mars 2023, nous avons décidé de vivre un voyage un peu différent… Direction le sud de la Tunisie, aux portes du Sahara, pour une escapade de quelques jours entre palmeraies, villages de ruines, oasis et étendues de sable à perte de vue. C’était notre tout premier voyage dans cette région, et clairement l’un des plus dépaysants que nous ayons faits.

Nous avons pris la route depuis Tunis, et même si les 8h de trajet en voiture sont un peu longues, elles annoncent déjà l’aventure : des paysages qui évoluent sans cesse, de belles montagnes, des maisons abandonnées… et parfois, des images plus dures comme cette décharge à ciel ouvert en pleine nature, qui nous a beaucoup marqué. Une vraie claque visuelle, mais aussi une bonne dose de réflexion sur l’impact humain dans ces régions.

Nous avons séjourné à Tozeur, une ville ocre entourée de palmiers, dans un petit hébergement plein de charme niché dans une palmeraie. Une fois installés, on s’est laissés porter par la magie du désert. Qu’il s’agisse de rouler au milieu des dunes, d’admirer le coucher de soleil sur un canyon, ou de dîner pour mon anniversaire dans l’un des plus beaux hôtels du pays (même si le fameux dîner dans le désert a été annulé à cause du vent…), cette aventure dans le sud tunisien restera gravée dans nos mémoires.

Un voyage pas tout à fait parfait, mais incroyablement riche. Authentique, intense, parfois déroutant, et toujours magique.

Infos pratiques

  • Région visitée : Sud de la Tunisie – principalement Tozeur et ses environs
  • Période conseillée : octobre à mai (à éviter absolument entre juin et septembre), où les températures peuvent grimper jusqu’à 50°C en journée.
  • Durée idéale sur place : 4 à 6 jours pour profiter sans se presser
  • Accès :
    • En voiture depuis Tunis : comptez environ 8h de route, sans trop d’éclairage une fois le soleil couché. On recommande fortement de partir tôt le matin pour éviter de conduire de nuit.
    • Le train SNCFT* : Une fois par jour, un train relie Tunis à Tozeur en environ 8h30 en passant par Sousse, Sfax et Gafsa. Le billet coûte entre 7 et 9 € (22–30 TND). Une option économique, mais les trains tunisiens datent un peu : confort sommaire, retards fréquents, climatisation parfois capricieuse.
    • Le bus SNTRI* : Si vous cherchez l’option la plus économique, partez avec le bus direct depuis la gare routière Sud de Tunis vers Tozeur, disponible toutes les 4 h. Le trajet dure environ 7 heures et coûte environ 11 USD (~30 TND). Les bus sont climatisés et corrects, mais le confort reste basique, et les retards ou arrêts imprévus sont fréquents.
  • Déplacements sur place : Avoir une voiture (que ce soit la vôtre ou celle d’un guide) est indispensable pour explorer les alentours librement (les oasis, Ong Jmal, Chott el Jerid, etc.). Les routes sont praticables mais parfois étroites ou endommagées.

*Nous n’avons pas encore testé ces options, car le réseau ferroviaire tunisien reste très ancien, peu confortable et peu fiable, et sur place il y a toujours besoin d’une voiture.

Bon à savoir

Il y a très peu de magasins ou de distributeurs bancaires une fois sorti de la ville de Tozeur : prévoyez cash et provisions avant de partir explorer.

Les activités dans le désert tunisien

  • Ong Jmal : célèbre pour avoir servi de décor à Star Wars, ce site désertique étonne avec ses formations rocheuses et ses installations encore en place. L’ambiance y est très particulière, surtout les jours de vent fort… (prévoir de quoi bien se couvrir le visage !).
  • Chott El Jerid : l’un des plus grands lacs salés d’Afrique. À certains moments de l’année, le sol se couvre de cristaux de sel et offre un paysage lunaire fascinant.
  • Le canyon de Mides : panorama spectaculaire depuis le sommet du canyon. On se sent tout petit face à l’immensité du décor.
  • L’oasis de Chebika : une oasis naturelle nichée entre les montagnes. Très agréable à parcourir à pied pour profiter de la fraîcheur et des palmiers.
  • L’ancien village de Tamerza : un village abandonné en ruine, qui témoigne de l’histoire de la région.
  • La grande cascade de Tamerza : bien que souvent asséchée en été, elle reste un lieu de balade très apprécié pour son atmosphère et ses roches ocre.
  • Le parc Chak Wak : un espace mi-musée, mi-parc à thème avec statues de dinosaures et éléments historiques. Sympa à faire avec des enfants, mais pas incontournable.
  • Le souk de Tozeur : pour flâner, ramener quelques souvenirs et découvrir l’artisanat local.
  • L’hôtel Anantara : même si vous n’y logez pas, vous pouvez y aller pour boire un verre ou dîner. Le cadre vaut le détour.

Notre avis sur les activités

Ce séjour dans le désert tunisien reste l’un des plus dépaysants que l’on ait vécu (après le safari en Tanzanie bien sûr). Le simple fait de se réveiller entourés de palmiers, dans une cabane perchée sans wifi, donne déjà le ton : on déconnecte vraiment. Et dès qu’on met un pied dehors, le décor est à couper le souffle. Pas besoin de faire mille activités, les paysages parlent d’eux-mêmes.

Mais s’il y a bien une journée qui nous a marqué, c’est celle de l’excursion guidée dans le désert. On avait réservé un guide privé qui nous a emmené dans les principaux sites de la région — Ong Jmal, Chebika, Mides, Tamerza, Chott El Jerid… Rien que les trajets en voiture entre les spots sont spectaculaires. On passe d’un décor à l’autre, de la montagne au désert, d’un lac salé à une oasis luxuriante. Et le tout avec un vent puissant qui ajoutait encore plus de caractère à cette journée. On avait enroulé des foulards sur nos visages, mais on aurait clairement dû prévoir des masques de ski ou de plongée, parce qu’on avait beaucoup de sable dans les yeux !

À Ong Jmal, voir les décors de Star Wars en plein milieu du désert, c’est vraiment quelque chose. Ce n’est pas forcément immense ou très long à visiter, mais c’est l’ambiance qui fait tout. Par contre, grosse déception en voyant un petit fennec enchaîné que certains touristes caressaient contre quelques dinars… Ce genre de pratique gâche un peu l’expérience et rappelle qu’il faut rester vigilant.

On a aussi adoré l’oasis de Chebika. C’est un endroit presque irréel, avec son eau fraîche, ses palmiers et ses pierres dorées. Même s’il y avait un peu de monde, ça reste très agréable à parcourir à pied.

Le canyon de Mides nous a laissés sans voix : la vue d’en haut est incroyable, surtout avec les contrastes de lumière en fin de journée.

Plus proche de notre logement, on a profité du parc Chak Wak (à 4 min à pied !). C’est un mélange étrange entre musée, parcours éducatif et parc de dinosaures. Honnêtement, on n’en attendait pas grand-chose, et c’est exactement ce qu’on a eu : sympa avec des enfants, mais pas indispensable. Par contre, c’était pratique pour dîner juste à côté, même si le restaurant (touristique, prix élevés, cuisine moyenne) ne nous a pas laissé un souvenir impérissable.

Et puis… le quad dans le désert. Franchement, c’était fun. J’étais sur mon propre quad avec un guide sur le côté du quad, qui me guidait et qui ralentissait pour moi parce que je fonçais trop 😂 Bon, avec un peu de recul et la conscience écologique qu’on a aujourd’hui, ce n’est pas une activité qu’on referait et c’est pour ça qu’on ne le recommande pas. Ça consomme, ça abîme les sols, ça fait du bruit… mais sur le moment, on ne va pas se mentir : on s’est beaucoup amusé.

Bref, un séjour où l’on a fait peu d’activités, mais chaque moment était intense et marquant. Un bel équilibre entre aventure, contemplation, authenticité… et quelques petites folies.

Conseil

Préférez un guide local (ou télécharger Guidly) pour visiter les sites du désert – cela vous permettra d’éviter les attrape-touristes et de mieux comprendre la région.

Hébergement

Diar Abou Habibi – pour une escapade authentique et déconnectée
On a choisi de poser nos valises à Diar Abou Habibi, un petit havre de paix niché dans une palmeraie à quelques minutes de Tozeur. On dormait dans une cabane perchée, au milieu des palmiers, sans wifi ni télé… et franchement, c’était parfait.
La cabane n’était pas immense, mais très bien pensée : jolie décoration locale, lit confortable, petite terrasse pour admirer le lever du soleil, … De quoi vraiment décrocher et se reconnecter à la nature.

Et que dire du petit déjeuner servi dans un grand panier typiquement tunisien : du pain chaud, omelettes, dattes, yaourts, du thé… le tout dans un cadre 100 % instagrammable et apporté directement devant votre porte.

Et en plus, l’hôtel dispose d’une piscine, parfait si il fait trop chaud !

📍 Localisation : à l’entrée de la ville de Tozeur, facilement accessible en voiture
Prix : abordable (environ 50 à 80€/nuit selon la saison)

Notre avis : un choix coup de cœur pour vivre une expérience unique et authentique


Anantara Tozeur – pour une parenthèse luxueuse dans le désert
On n’y a pas dormi (budget oblige, on préparait notre mariage !), mais pour mon anniversaire, Amine avait réservé un beau dîner dans le désert sur des tapis, mais le vent a eu raison de cette option… alors on a testé le buffet de l’hôtel. Moins féérique que prévu, mais très bon (spécialités tunisiennes et plats internationaux).
Cela ne nous a pas empêché de profiter de cet hôtel somptueux : vue sur le désert, architecture inspirée des kasbahs, et un vrai sens du détail.

📍 Localisation : à quelques minutes en voiture du centre de Tozeur
Prix : à partir de 200€/nuit

À retenir : l’un des plus beaux hôtels de Tunisie (écocertifié !), parfait pour une nuit exceptionnelle ou une occasion particulière.

Où manger ?

Il y a pas mal de restaurants à Tozeur, notamment autour du centre-ville et du souk. On n’a pas noté toutes les adresses testées, mais vous n’aurez pas de mal à trouver de quoi manger.

On a testé le restaurant Chak Wak, juste à côté du musée du même nom. C’était pratique car à deux pas de notre logement, mais on ne vous le recommande pas spécialement : un peu cher pour la Tunisie, et des plats corrects mais sans plus. Idem pour le buffet de l’Anantara, où nous avons dîné pour un anniversaire : le cadre est superbe, les options sont variées, mais le rapport qualité/prix ne nous a pas complètement convaincu.

Conseil

Protégez-vous bien du soleil : foulard, lunettes, crème solaire ++, surtout en zone désertique où l’ombre est rare et le vent peut transporter du sable.

Notre regard sur le tourisme durable dans le désert tunisien

Quand on pense au désert, on pense souvent à une nature brute, intacte… et pourtant, on y a aussi vu ce que l’humain peut faire… Le souvenir qui nous a le plus marqués sur la route de Tozeur, c’est cette immense décharge à ciel ouvert au milieu de nulle part. Un monticule de déchets, visible depuis la voiture, dans un décor pourtant magnifique. Et ce n’était pas un cas isolé : tout au long du trajet, les plastiques s’accumulaient. Honnêtement, ça nous a brisé le cœur.

Alors une fois sur place, on a fait encore plus attention que d’habitude à ne rien laisser derrière nous : pas de mouchoirs, pas de papiers, pas même une trace de nos passages. Ces paysages sont précieux. Si chacun y laisse un petit bout de lui, ce sera vite invivable — pour les habitants comme pour la nature.

On a aussi été confrontés à une autre réalité : celle des activités qui exploitent les animaux, comme ce petit fennec enchaîné qu’un homme proposait de faire caresser contre quelques dinars. À l’époque, on n’a pas cédé, mais on n’a pas non plus su quoi faire. Aujourd’hui, on sait que dire non, c’est déjà faire un geste. Et surtout, on sait que ce n’est pas un cas isolé : dans certaines zones touristiques, les animaux deviennent un business.

Idem pour les balades à dos de chameau. On ne l’a pas fait, mais si c’est quelque chose qui vous tente, on vous invite vraiment à observer quelques signes :

  • Est-ce que les chameaux sont attachés en plein soleil toute la journée ?
  • Ont-ils de l’eau à disposition ?
  • Leur peau ou leur bouche montrent-elles des signes de blessures ou de cordes serrées ?
  • Sont-ils utilisés pour des tours à la chaîne, sans repos entre deux groupes ?

Si les réponses sont inquiétantes, c’est sans doute que l’activité n’est pas éthique.

Et puis, on ne va pas se mentir : nous aussi, on a fait des choix pas vraiment durables. Le quad, par exemple. On s’est bien amusés sur le moment, mais aujourd’hui, avec plus de recul, on sait qu’on ne le referait pas. L’essentiel pour nous, c’est de reconnaître ces incohérences, d’en parler, et d’essayer de faire mieux la prochaine fois.

ASTUCES DURABLES

1
Refuser toute activité avec des animaux captifs ou en mauvaise condition Un animal ne doit jamais être une attraction. S’il est enchaîné, stressé, ou utilisé à répétition, il ne s’agit pas d’un échange respectueux. Fuyez ces offres, même si elles sont “mignonnes”.
2
Zéro déchet dans le désert (et partout ailleurs) Il n’y a rien de plus triste que de voir des canettes ou des plastiques dans un décor aussi magique. Gardez toujours un petit sac pour vos déchets.
3
Privilégier les visites guidées locales Un bon guide peut transformer une excursion en moment inoubliable. En plus, vous soutenez directement l’économie locale et vous évitez de vous perdre dans les coins touristiques non authentiques.
4
Séjourner dans des hébergements à taille humaine ou éco-certifié À Tozeur, dormir dans une cabane perchée chez Diar Abou Habibi nous a permis de profiter de la nature sans bétonner les palmiers. Une belle alternative aux complexes hôteliers tout-inclus, qui abîment souvent l’environnement local.

Conclusion

C’est certain : on aimerait bien y retourner un jour, mais cette fois un peu plus longtemps… et peut-être même sans voiture, en espérant que le réseau ferroviaire tunisien se soit amélioré d’ici là ! Ce serait l’occasion de vivre une toute nouvelle expérience, comme dormir sous tente dans le désert, à la belle étoile, et surtout faire appel à une agence locale éthique pour découvrir les trésors cachés de la région de façon plus respectueuse et immersive.

Ce voyage dans le Sud a été l’un des plus dépaysants qu’on ait vécu en Tunisie. Une belle parenthèse hors du temps, que l’on recommande sincèrement si vous avez quelques jours de libres pendant votre séjour dans le pays. Le désert a ce pouvoir incroyable de vous couper du monde, et rien que pour ça… il mérite d’être vu au moins une fois dans sa vie.

Je suis persuadée qu’on peut tous voyager autrement, à notre échelle. Sur Voyager Mieux, je mêle conseils pratiques et récits de terrain, pour inspirer sans culpabiliser.

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